Brèves de lecture

Hokusai, le maître de l’estampe

S’il faut donner le nom d’un artiste japonais, la plupart des Français disent Hokusai. Les anciens ajoutent parfois Fujita, devenu français et très parisien, plus connu sous le nom de Léonard Foujita dans la première moitié du XX° siècle.

Il ne manque pas de livres à propos de l’artiste Katsushika Hokusai (1760-1849) dont l’abondant œuvre, peint, dessiné ou gravé, a beaucoup contribué au japonisme occidental, juste retour puisqu’il était lui un des premiers Japonais à s’initier à l’art occidental. Diverses expositions récentes et celle du Grand Palais (du 1er octobre 2014 au 18 janvier 2015) ont incité à donner cette introduction, en 192 pages bien illustrées, pour connaître un peu mieux « l’artiste japonais le plus célèbre, rénovateur moderniste de l’art de l’estampe ». Cet ouvrage a le mérite de se présenter comme une rencontre simple avec une culture et l’œuvre d’un artiste qui dans l’imaginaire de nos contemporains sont à la fois bien présents et confus. Nous suivons le long itinéraire plein de variations inventives du maître mort à 90 ans. Il y a bien sûr la très célèbre « vague » dans la série des « Trente-six vues du mont Fuji », estampe sur laquelle le mont Fuji, petit, ne figure qu’au second plan, dominé par la dramatique lutte de l’embarcation sous l’impressionnante masse liquide. Le traitement de cette eau déferlante est à la fois irréaliste et convaincant. Plus jetés que les figures estampées, les dessins (« manga » en japonais, la fortune du mot est explicite) sont si vivants qu’ils influencent encore les arts graphiques contemporains.

Les cinquante premières pages de l’ouvrage sont donc consacrées à une rapide histoire de l’art au Japon et à l’exposé de ses diverses particularités techniques, ainsi qu’aux procédés de mise en couleurs d’estampes aux formats codifiés. Cette introduction, brève par rapport à l’importance de son objet, mais précise, permet de poser dans son contexte l’œuvre d’Hokusai et d’ainsi mettre mieux en évidence son travail dans son originalité malgré ou grâce à sa continuité dans une longue tradition qu’il a su assumer et constamment dépasser.

Marcel Alocco

Hokusai, le maître de l’estampe

Woldemar von Seidlitz et Dora Amsden

Eyrolles, 2014