Entretiens

PRÉSENTATION – CHARLOTTE FERRATO ET SON SPECTACLE « ELLES-MÊMES »

Le jeudi 21 novembre, le Théâtre Daudet accueille Charlotte Ferrato, une artiste singulière qui bouscule les codes du one-woman-show. Avec son spectacle « Elles-Mêmes », elle propose un voyage drôle, tendre et vertigineusement humain à travers une galerie de personnages aussi touchants que déjantés.

Charlotte ne fait pas seulement rire : elle fait réfléchir, elle surprend, elle émeut.
Son spectacle mélange humour, jeu théâtral, improvisation et vérités profondes. Elle explore les masques que l’on porte, les contradictions qui nous traversent et la quête essentielle de l’acceptation de soi.

C’est un spectacle qui fait du bien.
Un spectacle où l’on se reconnaît.
Où l’on rit… et parfois, où l’on se retrouve.

Six-Fours fait partie des scènes qui lui ont fait confiance dès le début.
Revenir ici est pour elle un moment très particulier et une chance exceptionnelle pour le public de découvrir une artiste en pleine ascension.

En 2026, Charlotte ira à la rencontre du public avec une tournée aux quatre coins de la France avec des dates positionnées et d’autres à venir.

Avec le soutien FONDS HUMOUR DECOUVERTE DE LA SACD 2025.

🎤 INTERVIEW – CHARLOTTE FERRATO réalisée par Leïla METINA-BOUCHOUR

1. Ton parcours, comment le résumerais-tu ?

Mon parcours, c’est celui de quelqu’un porté par la passion. Je ne viens pas d’un milieu artistique, donc j’ai longtemps essayé de suivre “le chemin raisonnable”. Puis à 24 ans, j’ai tout envoyé valser : je suis entrée à l’université de théâtre.
C’est le moment où je suis passée du rêve au concret.
Mon dernier métier était gérante de camping, mais quelque chose de plus fort m’appelait.
J’aime dire que ce sont “ELLES”, mes personnages, qui m’ont aidée à devenir qui je suis. Le vrai déclic, ça a été de comprendre qu’on n’a qu’une vie. Je me devais d’essayer.

2. Comment sont arrivés tes débuts dans l’humour ?

Mes premières imitations, c’était celles d’Élie Kakou dans le salon ! J’étais fascinée par sa manière d’incarner sa famille. Depuis petite, je rêvais d’en faire mon métier.
Mais j’ai attendu d’être en accord avec ce que je voulais raconter.
Se connaître en tant qu’artiste, ça prend du temps.

3. Quelles sont tes influences principales ?

J’aime Jim Carrey, Whoopi Goldberg, Robin Williams, Eddie Murphy.
En France : Élie Kakou, Courtemanche, Élie Semoun… des créateurs de personnages.
Parfois je me sens has been parce que tout le monde fait du stand-up, mais je préfère être has been que trahir mon essence.

4. Quel est ton rapport au jeu ?

Je suis observatrice, intuitive. Tout devient matière : un geste, un regard, un vêtement…
J’ai longtemps cru que ma sensibilité était une faiblesse. Aujourd’hui, je sais que c’est ma force.
Oui, c’est un spectacle d’humour mais pas seulement. Et j’aime ce “pas seulement”.

5. Le meilleur conseil qu’on t’ait donné ?

“Reste toi-même.”
Pas si simple dans un monde où tout le monde porte des masques. Quand on est sensible, voir ceux des autres peut secouer.

🎭 LE SPECTACLE « ELLES-MÊMES »

1. Pourquoi écrire ce spectacle ?

C’était vital.
Un premier spectacle, c’est difficile : on veut tout dire.
J’ai improvisé, j’ai testé, j’ai écouté ce qui tenait sur scène.
Les personnages avaient des choses à dire, d’où le titre « Elles-Mêmes ».
J’ai appris que je pouvais être encore plus moi… en étant eux.

2. Comment l’as-tu construit ?

On ne peut pas tout mettre.
J’ai écrit, jeté, gardé, ajusté.
Il évolue encore. C’est un spectacle vivant.

3. Les personnages : que représentent-ils ?

Ils sont une part de moi.
Nous sommes la somme des gens qu’on aime.
Séverine, la fermière, est la plus éloignée de moi, donc la plus difficile.
Monique, elle, je la connais par cœur pour l’avoir beaucoup fréquentée !

4. L’acceptation de soi : un thème central ?

C’est une quête de vie.
Si on prenait vraiment le temps de se connaître, les relations seraient plus douces.

5. Comment trouves-tu l’équilibre entre humour et vulnérabilité ?

Il m’a fallu être très vulnérable pour pouvoir en rire aujourd’hui.
J’ai écrit ce spectacle dans un mélange de manque de confiance et de passion dévorante.

6. Les contradictions humaines, tu les explores beaucoup…

Oui, parce qu’on est faits de contradictions.
On peut être dure mais tendre, fragile mais rigide, touchante mais insupportable.
J’aime montrer l’envers du masque et notre besoin profond d’amour.

7. Ton interprétation varie selon les représentations ?

Totalement.
Je suis à l’écoute du public.
On ne peut pas tricher.
Et j’ai compris qu’on m’avait dit vrai : le vrai travail commence quand on joue.

8. Quelle place pour l’improvisation ?

Ironiquement, mes personnages sont nés de l’improvisation, alors que je voulais tout contrôler.
Petit à petit, je me lâche : mes personnages ont besoin de répondre, d’exister.
Ils ont leur propre stand-up, ils sont proches des gens.

9. Quel retour du public t’a le plus touchée ?

Quand on me dit qu’on s’est reconnu.
Quand quelqu’un me raconte qu’il a revécu un moment, un proche.
Ou quand le personnage coach donne envie aux gens “de se détacher de leur rocher” pour oser vivre leur rêve.

10. Jouer ce spectacle, ça a changé quoi pour toi ?

Tout.
Je me suis métamorphosée.
J’ai arrêté de fumer, j’ai appris à dire non, à ne plus m’excuser.
J’ai géré le projet de A à Z.
Comme dirait Claude : j’ai appris à m’aimer pour me mettre en tête de gondole.

11. Qu’aimerais-tu que le public retienne ?

Que chacun peut oser réaliser ce qu’il veut profondément.
Mes personnages portent ce message :

  • oser aimer
  • oser s’aimer
  • oser vivre ses rêves
  • affirmer son identité
    En une phrase : Alors, on s’y met à s’aimer ?

12. Ce que représente pour toi le fait de jouer à Six-Fours ?

Beaucoup.
Le Théâtre Daudet fait partie de ceux qui m’ont fait confiance en premier.
Revenir ici, dans le sud, c’est un vrai bonheur.

Distribution :

Artiste : Charlotte FERRATO

Co-écriture : Julien BOUHITEM

Production : Poly’morphe Company.

Article et ITW : Leïla METINA-BOUCHOUR

📅 21 novembre 20H30 – Théâtre Daudet – Six-Fours-les-Plages