stArt au 109, Trente ans d’art contemporain
StArt est une association ouverte : Raphaël Monticelli qui préface le catalogue de l’exposition mise en place dans le vaste et difficile espace du « 109, pôle de cultures contemporaines de la ville de Nice », en retrace moins l’histoire que la persistance d’une démarche de médiation collective : « quelle que soit l’option esthétique ou les choix techniques… » mais avec l’esprit que créent « …les relations interpersonnelles qui soudent les membres – on dit amitié – avec ses hauts et ses bas, ses discussions et ses disputes ». StArt se définit aussi par un territoire, la Côte d’Azur où travaille ses adhérents, espace dans lequel se sont produit la grande majorité de ses événements.
L’association est donc plutôt une réunion à évolution circonstancielles d’individualités qui ne sont pas définies, ou mal, par les courants marquants pourtant bien présents à Nice depuis un demi-siècle, que la circulation amicale a cependant quelquefois introduit dans ses manifestations. R. Monticelli cite : « des Nouveaux réalistes, comme Hains, des explorateurs de techniques nouvelles comme Vernassa, des perturbateurs de la photographie comme Villers, Voliotis ou Goalec, des artistes « élémentaires » explorant matières et formes nées d’une approche des éléments, comme Rosa, des abstraits qui revisitent l’abstraction comme Gaudet, des figuratifs qui hallucinent ou déstructurent la figure comme Franta, Laurent ou Thibautin, des artistes qui font œuvre de la déconstruction de matériaux et d’objets quotidiens comme Valérie Sierra, des artistes attachés à des constructions rationnellement extravagantes comme Reyboz, d’autres enfin qui explorent les relations entre l’art et les mots, comme René Gilles ou Bruno Mendonça. » Et de souligner « que tous ces artistes, certains disparus, ne figurent pas dans l’actuelle exposition, mais que « tous les artistes présents sont liés aux absents par la même histoire… ». L’aspect de ces trente ans montrés par cette exposition, où chacun ne donne qu’un petit échantillon de sa démarche, n’est donc pas un bilan, mais une étape inscrite dans le présent. Comme il est habituel dans ces collectives d’esthétiques plurielles, surtout en un lieu à l’origine non conçu pour exposer (bâtiments d’anciens abattoirs !), l’accrochage chahute un peu les visiteurs, les proximités interfèrent ou se heurtent. Mais chacun a quelques chances de finir par retrouver ou découvrir les démarches qui lui parlent…
Marcel Alocco
Les artistes StArt au 109, du 23 au 31 octobre 2020




