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Brèves de lectureOpinion

Les Raisins de la colère. The Grapes of the Wrath

Je ne sais à quel propos est cité dans un texte que je lis simplement le titre « Les raisins de la colère ». La sortie au cinéma avec mes parents le dimanche après-midi était pour nous un événement rare et festif. Nous allions dans les cinémas populaires de notre quartier : Les plus proches, Le Pax place du Pin, ou à l’entrée du Vieux-Nice Le Capitole, rue de La Tour. Le Capitole fut le cinéma où j’ai vu trop jeune des films tragiques à grand spectacle dont j’ai oublié les titres. Un film où s’affrontaient des galères antiques, image frappante d’une étrave brisant les rames d’un navire adverse, et puis le spectacle de toute une flotte incendiée. Un autre film dans l’ambiance sinistre en blanc et noir d’une région du nord, grève dans les mines de charbon, et la troupe ouvrant le feu sur la foule, et une petite communiante toute de blanc vêtue tombe au sol, ensanglantée.

Ce n’est qu’en 1947 que, d’après le livre publié en mars 1939 par John Steinbeck, le film « The Grapes of the Wrath » réalisé aux États-Unis juste avant la guerre fut enfin diffusé en France. J’avais dix ans. Je me souviens avoir été bouleversé par une histoire d’une effrayante tristesse mais dont bien des événements m’étaient alors incompréhensibles. Il n’évoque dans mon souvenir qu’une seule image, celle d’une famille entassée sur le plateau d’une camionnette surchargée par le déménagement hâtif d’objets qu’on emporte dans la fuite. « L’arrière était plein, presque jusqu’en haut, de sacs, de batteries de cuisine, et tout à fait au sommet, tout contre le toit, il y avait deux petits garçons. Sur le dessus de la voiture, un matelas et une tente pliée ; piquets de tente attachés le long du marchepied de la voiture. » avait écrit Steinbeck. Cette rencontre avec « Les Raisins de la Colère » m’incita à revoir le texte publié en 1939, lu à l’âge du Lycée et oublié. Dès le premier chapitre, une description effrayante, celle d’un territoire détérioré par la sècheresse. Semble écrit hier. Ensuite l’histoire sur la longue et pénible route n°66 de l’Oklahoma à la Californie, dans les années trente. Les tracteurs détruisant davantage le paysage, abattant les modestes maisons des petits agriculteurs ruinés, arrachant les haies, comblant les fossés, installant la production industrielle, promettant que la terre devienne poussière improductive. « Craignez le temps où l’Humanité refusera de souffrir, de mourir pour une idée, car cette seule qualité est le fondement de l’homme même, et cette qualité seule est l’homme, distinct dans tous l’univers. » avait écrit Steinbeck dans son livre qui reçut le 6 mai 1940 le Prix Pulitzer.

Le Cinéma Le Capitole fut heureusement, un peu plus tard me semble-t-il, le lieu de spectacles plus réjouissants, comme la comédie dramatique « Arsenic et Vieilles Dentelles » et si différent cinématographiquement des Chaplin ou des Laurel et Hardy, « Les vacances de Monsieur Hulot »…

Marcel ALOCCO

Les raisins de la colère

John Steinbeck, traduit de l’anglais par Marcel Duhamel et M.-E. Coindreau

Gallimard, collection Folio.

« The Grapes of the Wrath », réalisé en 1940 par John Ford avec Henry Fonda, Jane Darwell.