Brèves de lecture

L’art de Charles Pollock, douce raison

Un train peut en cacher un autre, un nom occulter son nom. Peu connu en France, où pourtant il vécut de 1971 à sa mort en 1988, l’aîné, Charles Pollock (1902 -1988) disparaît derrière son trop médiatique cadet, Pollock (Jackson), le Pollock du « dripping » et du « all over ».

Avec sa peinture abstraite des années 60, et sa période « Color-Field », son œuvre mérite sans doute mieux que cet effacement. Peut-être son image de graphiste et designer a-t-elle aussi contribué à mettre en retrait le peintre venu du réalisme social, sa première période. Et les extraits de sa correspondance donnés dans l’ouvrage indiquent bien que, après des voyages en Europe et une installation finale à Paris, Charles Pollock persiste dans le milieu artistique américain et ne semble guère s’impliquer sur place, ni même s’intéresser aux plasticiens en exercice, hormis les quelques monstres sacrés de la génération précédente. Attitude qui explique en partie la réciproque, les circulations culturelles se produisent rarement en sens unique. Cette biographie restitue avec précision et nuances son itinéraire sinueux dans le contexte culturel remuant des Etats-Unis du milieu du XXe siècle.

Marcel Alocco

L’art de Charles Pollock, douce raison

Par Terence Maloon,, Hermann éditeurs, 2013