Entretien avec Bernard Henri Levy
Nous sommes à la Fondation Maeght à Saint Paul de Vence, à la veille de l’ouverture de l’exposition de l’été 2013, dont vous êtes le commissaire et qui s’intitule : « Les aventures de la Vérité. Peinture et philosophie : un récit »
Christian Depardieu
performArts 2013
Récapitulatif des questions :
1)- Quel est votre rapport à la peinture, hors l’anecdote de la représentation ?
Quel rapport de la vérité, de la philosophie en général avec les diverses abstractions par exemple, la matière, la couleur ?
Avez-vous un rapport « littéraire » avec la peinture ? Qui passerait par ce que « raconte » l’œuvre, voire ce que le peintre prétend dire dans l’œuvre ?
2)- En quoi cette exposition qui réunit des œuvres du passé et du présent interroge-t-elle l’avenir lorsque nous vivons, parait-il, une crise de la culture ?
3)- Le poids de l’histoire ne risque-t-il pas de paralyser l’acte de création ?
Pour s’accomplir, n’exige-t-il pas une sorte d’amnésie ?
4)- A travers ce parcours, on est frappé par la permanence des thèmes inlassablement repris par les artistes au cours des siècles jusqu’à nos jours.
L’aventure de la vérité se répète-t-elle aussi inlassablement, ou est-ce une insistance (métaphorique ?) de votre part ?
5)- Par ailleurs, quand toute œuvre naît d’artifices de la représentation, quel sens donnez-vous à cette « vérité »? Face à quelle imposture ?
6)- Conférez-vous aux œuvres que vous avez choisi une sorte d’immortalité potentielle, une capacité à durer plus que tout autre chose et y voyez-vous une valeur d’universalité
7)- L’organisation de cette exposition, le choix des œuvres vous a-t-il fait évoluer dans votre appréhension de la beauté en ce début du XXI° siècle ?
(Kant: le beau est une expérience sans concept)
8)- Man Ray disait que la photographie commence ou la peinture s’arrête. Peut-on dire comme Joseph Kosuth que la philosophie c’est fini et que la place ainsi laissée vacante est occupée par la peinture ?
9)- Dans ce dialogue entre peinture et philosophie ou les œuvres figuratives semblent majoritaires, quelle place faites-vous à ces divers courants formalistes, ou « conceptuels » qui ont radicalement aboli toute référence au « réel » ?