Brèves de lecture

Au cœur du livre, Le dernier jour de ma mère

Dominique Lesbordes nous plonge dans un récit, entre autobiographie et fiction, au centre des tumultes et des joies d’une famille. Si vous vous laissez embarquer dans les fulgurances d’expression de l’auteure et ses bouffées lyriques et réalistes vous serez surpris et peut-être ému en découvrant le discret message d’amour d’une mère à sa fille.

L’auteure nous entraîne dans une histoire que l’on ne quitte pas. De mémoire elle parcourt le temps, analyse les signes, les gestes et les conversations intimes marquant cette dernière journée entrecroisés de réminiscences du passé de toute une famille.

Petit à petit se révèle le personnage à facettes d’une mère qui transmet à sa fille, son expérience d’amour passant étrangement par les livres et leurs mots. La recherche progresse au fil de l’enfance à l’adolescence, et c’est à l’âge adulte que sa fille reconnaîtra la personnalité de cette grande lectrice de romans qui s’évada si souvent dans ces personnages de fiction et sut en tirer un art de vivre et d’aimer, avec humour et gaîté. Ce message révélé à mots couverts, elle le ressentira comme un passage de témoin dans un au-revoir non formulé.

La sincérité de cette écriture cathartique et le lien indéfectible mère-fille reconnu tardivement résonnent chez le lecteur. Le récit est étoffé de portraits, traverse plusieurs générations, différentes époques et en final termine sur une philosophie optimiste. A chacun de faire travailler son imaginaire, sa création littéraire ou artistique pour profiter de la vie et en reconnaître les joies. Ce livre au-delà de la sphère familiale, s’adresse ainsi à un public plus large, privilégié. Dominique Lesbordes avant Le dernier jour de ma mère, a déjà publié Le petit marcheur et commencé une jolie série Mme Nœuds dédiée aux enfants et leurs parents.

Brigitte Chéry